Résistants, Personnalités liées à la Résistance

Résistants, Personnalités liées à la Résistance

REoger GINSBURGER

Alias  Pierre VILLON

 

Roger Ginsburger, né en 1901 en Alsace annexée à l'Allemagne depuis 1870, fils de rabbin, fait des études en allemand aux Lycées de Guebwiller puis de Colmar. L'Alsace redevenue française en 1918, il étudie l'architecture et la décoration à Paris, Strasbourg, Stuttgart, Munich et Düsseldorf, avant de devenir commis architecte puis de s'ins­taller à son compte à Paris.

 

En mars 1932, il devient secrétaire de la section architecture de la nouvelle Association des écrivains et artistes révolutionnaires (AEAR). En octobre 1932, il adhère au Parti communiste (PC), dont en 1934 il devient « permanent». «Instructeur» de l'Internationale des marins et dockers à Anvers, il se consacre de retour en France en 1935 à la Fédération CGT Unitaire des Ports, Docks et Transports, puis travaille au secrétariat admi­nistratif du PC, à sa section de propagande, coordon­nant ses maisons d'édition et de diffusion, devenant di­recteur des Éditions sociales internationales (ESI).

 

Après la dissolution du Parti Communiste le 26 septembre 1939, il garde jusque fin octobre 1939 son bureau éditorial avant de passer à la clandestinité, se voyant alors confier la rédaction et la publication de l'Humanité clandestine, jusqu'en juin 1940.

 

Après l'invasion nazie, il est chargé de remettre en route l'appareil technique clandestin du PC, en même temps qu'il noue avec Georges Politzer, en septembre 1940, les premiers contacts qui aboutiront à la publication de l'Université Libre.

 

Arrêté le 8 octobre 1940, condamné en décembre à huit mois de prison, il est interné à la Santé, Fresnes, Aincourt, maintenu en détention administrative à l'issue de sa peine, il est transféré comme « dangereux» à la prison de Rambouillet avant d'être envoyé au château de Gaillon (Eure), d'où II s'évade le 17 janvier 1942.

 

Georges Politzer ayant été arrêté le 15 février 1942, Roger Ginsburger le remplace à la tête des comités d'in­tellectuels du Front national (FN), dont il va devenir le secrétaire et l'âme de l'action de rassemblement. Prenant fin 1942 le pseudonyme de Pierre Villon, il va jouer un rôle important dans le processus de création du CNR. Celle-ci réalisée, il représente jusqu'à la Libération le Front National au CNR, dont il va être membre du Bureau.

 

Rédacteur du « Projet de Charte de la Résistance». matrice principale du « Programme du CNR», il présidera le COMAC jusqu'à la Libération, intégrant alors l'Assem­blée Consultative Provisoire. Député communiste de l'Allier jusqu'en 1978 (sauf entre 1962-1967), Pierre Villon est décédé le 6 novembre 1980.

Pierre VILLON



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