Actualité générale

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Discours du maire de Salon prononcé par son représentant lors de l'inauguration de l'avenue Bernard BERMOND
7-05-2013

 

Discours du maire de Salon prononcé par son représentant'
lors de l'inauguration

de l'avenue Bernard BERMOND

Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi tout d'abord d'excuser M. le maire, Michel Tonon, retenu sur la base aérienne, aux côtés du Général, dans le cadre des préparatifs du 60e anniversaire de la patrouille de France. Un impondérable de dernière minute qui l'empêche d'être présent aujourd'hui alors que nous concrétisons un engagement qu'il a pris et auquel il tenait.

En effet, lorsque Bernard Bermond nous a quittés, il y a bientôt cinq ans, Michel Tonon s'était engagé auprès de vous sa famille, auprès de vous ses amis, et membres des associations patriotiques à ce qu'un lieu public porte son nom.

La dénomination d'un lieu public est toujours un acte fort dans la vie d'une commune, et qui se prolonge bien au-delà de la cérémonie officielle qui nous rassemble aujourd'hui. En effet, Pacte de nommer est un acte de reconnaissance mais il est aussi un acte de transmission.

Pourquoi ?

Parce que le nonteonfère une identité au lieu. Une identité, dont nous voulons que notre commune soit marquée, signe visible des valeurs que nous souhaitons transmettre aux générations futures. Avec le nom de Bernard Bermond, une portion de notre territoire porte désormais la trace des valeurs qu'il a incarnées, la trace de son engagement au service de sa nation et de sa ville. Un engagement déjà inscrit dans notre histoire, et qui désormais fera partie intégrante de notre géographie.

Un engagement sur lequel je vous propose de revenir quelques instants.

Résidant au Havre à la déclaration de guerre, Bernard Bermond a 20 ans en 1941 quand il s'engage en résistance. Il fait partie du groupe Andréani dont la mission était de faire évader des prisonniers français cantonnés au Havre vers Paris.

Il s'installe à Marseille en janvier 1942, puis rejoint la Corse en novembre de la même année et intègre le réseau R2/Corse. Arrêté par la police italienne le 15 juin 1943 à Bonifacio, il est incarcéré à la Citadelle et libéré après deux mois de détention. Il participe à la libération de l'île et, notamment, à la bataille de Lévi.

A la libération de la Corse, il rejoint Alger, s'engage dans l'armée française et est détaché à POSS (Office Stratégie Service). Il embarque sur une vedette italienne qui, depuis Bastia, le conduit sur la côte varoise, près de Ramatuelle, à la pointe du Capion au Cap Pinet. Il débarque le 28 décembre 1943 à quelques mètres de l'ennemi.

Sa première mission était de créer un réseau implanté de Monte-Carlo au Vaucluse, en passant par Salon-de-Provence et sa base aérienne. Après un accrochage avec les Allemands, il se constitue prisonnier des Espagnols, à Barcelone, et parvient, au début du mois de mars 1944, à se faire libérer.

En juin 44, il est parachuté au « Vallon de l'Homme Mort » près de la Bouilladisse. Arrêté et torturé dans les locaux de la Gestapo à Marseille, il réussit à s'évader, ce qui lui valut d'être décoré de la Légion d'honneur. Il était également décoré de l'Ordre National du Mérite, dela Croix de Guerre à l'ordre de l'Armée, de la Médaille de la Résistance avec rosette, de la Médaille des Evadés avec Croix de Guerre, de la Croix du Combattant Volontaire.

Après la guerre, Bernard Bermond prend une part de plus en plus active dans la vie municipale de Salon-de-Provence où il choisit de s'installer à partir de 1947. Elu Président au sein de la Section Départementale des forces françaises combattantes en 1961, il est, avec son équipe, à l'origine de l'édification du Mémorial de Jean Moulin à Salon-de-Provence.

Président du Comité du Mémorial en 1964, il mène ce projet à son terme, fort de l'amitié et du soutien inconditionnel que lui apporte Laure Moulin, la sœur du héros. De même, ce grand projet bénéficie d'une caution morale sans précédent puisque le Général de Gaulle accepte, fait unique, la présidence d'Honneur du Comité et lui accorde son haut-patronage. Le 28 septembre 1969, en présence des plus hautes autorités civiles et militaires françaises et étrangères, Jacques Chaban-Delmas, alors Premier Ministre, inaugure officiellement le Mémorial Jean Moulin.

Bernard Bermond en sera le président durant de nombreuses années, mettant toute son énergie au service de l'indispensable « devoir de mémoire », particulièrement auprès de la jeunesse avec laquelle il prenait plaisir à s'entretenir à chaque fois que possible.

Tout en gardant son action au sein du monde combattant, il entame en 1965 une carrière politique. ll effectuera quatre mandats d'adjoint aux côtés de Jean Francou.

Vingt-quatre années au service de Salon-de-Provence. Représentant la ville au Conseil d'administration de la SEMISAP et de la SADUSAP (Société d'Aménagement de Développement Urbain de Salon-de-Provence). Il intervient ainsi dans la construction du quartier des Canourgues, la réhabilitation du centre ancien ou encore à la réalisation de la Zone Industrielle du Quintin.

Voilà ce que fut Bernard Bermond, voilà son héritage.

Je remercie ses enfants Danielle et Claude, ses petits-enfants, Nathalie et Olivier, et ses arrière-petits-enfants, Margaux, Thibault et Adrien, d'être présents aujourd'hui parmi nous. Votre père, grand-père, arrière-grand-père était un exemple. L'exemple d'une vie pleine, engagée, altruiste, au service des valeurs de la République.

C'est pourquoi son nom côtoie aujourd'hui encore davantage celui de Jean Moulin.

Zone de Texte: CAR - La Voix de la Résistance, n° 269, juin 2013



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